Comment financer Wikipédia ?

Depuis plusieurs jours, je ne sais pas trop quoi penser de la manie de Wikipédia à bannir toute publicité, mais à occuper grassement l’espace normalement dédié aux articles pour afficher un bandeau « publicitaire » en vue de sa campagne de dons. Celui-ci restera au moins 1 mois d’après mes estimations. Voici à quoi cela ressemble :

Dons sur Wikipédia

Maintenant, que se passe-t-il si l’on utilise le même espace de manière plus productive ? Si l’on choisit par exemple Google Adwords pour financer Wikipédia durant le même intervalle de temps ? Cela donnerait à peu près ça :

Dons sur Wikipédia

Faisons un rapide calcul sur les bénéfices générés. D’après Tux-planet, en date du 10 octobre 2008, Wikipédia générait 10 milliards de pages vues par mois. Si on prend un CTR (click through rate, c’est à dire le nombre de clics pour 1000 impressions) de 1% (hypothèse pessimiste, vu que la fourchette va généralement jusqu’à 15%), et une moyenne de 5 cts par clic, la recette en un mois est donc de 10^10*0.01*0.05 = 5 millions de dollars (et un peu moins pour Google, qui serait certainement prêt à faire preuve d’une générosité en la matière :-)). Voilà de quoi faire supporter le coût de Wikipédia à des annonceurs tout contents de toucher cette audience.

Et ça serait même l’occasion de supprimer cet horrible bandeau en haut de page pour plutôt mettre à la fin des articles une section « Liens commerciaux », que je cherche d’ailleurs souvent quand je lis certains articles. Discrétion et performance, encore une fois pour une durée pouvant rester identique à celle des campagnes de dons actuelles.

Ajoutons ma recommandation de longue date, de permettre aux détenteurs de compte de Wikipédia de choisir d’afficher ou non de la pub (pour ceux notamment qui n’ont pas les moyens de faire un don significatif), et la fondation Wikimedia deviendra bientôt aussi riche que sa consoeur de Mozilla…

A vos marques, prêts ? Cliquez !

Comment je gagne 9500€/mois : la vérité

Duo&Co s’étant rapidement intéressé à ces fameux liens sponsorisés qu’on voit fleurir partout et promettent de confortables revenus :

Intéressant de voir que certains liens sponsorisés ayant pour titre « Je gagne 9500€ /mois » mènent sur des sites comme celui ci.

Je serais curieux de voir ce qu’il y a derrière mais n’ai pas eu le courage de mettre une adresse mail pour recevoir la newsletter miracle (qui me permettrait pourtant de devenir riche en peu de temps).
Une autre question qui me turlupine est : mais qui donc se cache derrière cette vaste farce ? Car même si le clic ne doit pas leur couter bien cher, il faut forcément 1/avoir un petit budget 2/attendre un retour sur investissement quelque part…

Voici le commentaire que j’ai posté et qui pourra peut-être modestement aider certains à y voir plus clair :

Pour vous épargnez la peine de vous inscrire à la newsletter (j’ai pour ma part utilisé un email de jetable.org), voici le lien vers les fameux conseils :
http://www.un-max-de-revenus.com/index2.php?p=activite

Il ne s’agit pas vraiment de vente pyramidale ici, simplement d’affiliation pour des sites de paris.

Au menu, des méthodes supposées infaillibles pour gagner, qui se basent sur la méconnaissance des probabilités et de la notion d’espérance :
« En misant sur 6 résultats dont les cotes sont supérieures à 6, vous avez 6 chances (non équiprobables) sur 9 (soit 66 % de chances) de gagner au minimum votre mise et jusqu’à 50 fois ou plus votre mise. En clair, 1 seul pari gagné peut couvrir largement les pertes ! »

Tout d’abord, on peut faire l’hypothèse raisonnable (ou pas) que la probabilité d’un événement correspond à l’inverse de sa cote, pour peu que le marché soit efficient et juste. Dans les faits, en raison des commissions prises par le broker et de l’incertitude du marché, la somme des probabilités de tous les événements possibles excède 1 (autrement dit, la somme de l’inverse des cotes excède 1, par exemple on aura 3 issues possibles chacune cotée 2, donc une « probabilité » totale de ½*3 = 1,5). Les événements cotés par la FDJ ont généralement une probabilité totale de 130% (environ 30% de marge prise par la FDJ) mais certaines plateformes comme Betfair ou Betdaq offrent jusqu’à aussi bas que 100.1% (ce qui signifie que la quasi totalité des paris sont redistribués entre les joueurs). [Note : je n’ai pas réussi ici à retrouver et mettre mes propres liens d’affiliation Betfair et Betdaq car de Singapour tous ces sites sont censurés par le FAI !]. Si la somme de l’inverse des cotes est inférieure à 1, il y a une opportunité d’arbitrage certaine que vous pouvez calculer à l’aide d’une calculatrice comme arbcruncher (un surebet, présenté dans la méthode n°2). Mais hélas cela n’arrive quasiment jamais, ou les commissions dépassent le maigre gain espéré.

Ici, il est conseillé de miser sur 6 résultats parmi les 9 disponibles, à condition qu’ils aient chacun au moins une cote supérieure ou égale à 6. Notons p_i la cote de chacun de ces 6 événements. Les événements étant incompatibles, la probabilité de gagner au moins une fois est égale à celle de gagner une seule fois, soit à la somme des probabilités des événements séparés, donc Somme(1/p_i). Plus simplement, il ne faut pas perdre de vue que si une cote est élevée, c’est que la probabilité que l’événement survienne est d’autant plus faible.
Si les cotes des 6 événements sont de 10, et qu’on suppose qu’elles reflètent l’inverse de la probabilité (cette hypothèse est en réalité excessive car la « probabilité » totale étant supérieure à 1 pour les 10 issues possibles, cela revient à dire que la probabilité de l’événement complémentaire à « l’un des 6 résultats sur lesquels ont a parié est gagnant » est nettement supérieure à 1- Somme(1/p_i)…), on aboutit à une espérance mathématique (moyenne des gains espérés par coup si on joue un grand nombre de fois la stratégie) de 1/10*6*(9-5) + 4/10*-6 = 0€.
Si l’un des cas sur lesquels on a parié est gagnant, on gagne 9 sur l’issue gagnante (et on récupère la mise mais cela n’est pas stricto sensu un gain), et on perd 5 à cause des 5 autres issues perdantes.
En tout état de cause, même en faisant l’hypothèse exagérément favorable que les cotes sont l’inverse des probabilités (on peut cependant trouver des formules un peu plus cohérentes avec la condition de probabilité totale de 1, mais forcément moins favorables), il serait nécessaire d’avoir une cote d’au moins 10 en moyenne sur les 6 événements sur lesquels on va parier, pour atteindre le point mort. Ca devient déjà plus compliqué que de trouver 6 événements ayant en moyenne une cote simplement supérieure à 6.
Dans le même genre, on trouve aussi des sites ventant une martingale bateau (miser le double en cas de perte), vous serez surpris de voir combien de personnes ne voient pas la faille (même dans le cas illusoire ou l’espérance serait positive, il suffit d’une série de pertes consécutives pour anéantir tout le capital et être éjecté du jeu) et seraient prêts à mettre en place de telles stratégies pour leur propre compte (je veux bien être le casino !).

Voilà, vous remarquerez au passage que les liens d’affiliation dans le site sont cachés (mais bel et bien présents). En jouant sur la cupidité de l’être humain, il est facile d’obtenir de sa part une inscription gratuite à un site avec un bonus offert, et qu’une proportion non négligeable d’entre eux génère des commissions dont une partie sera reversée à l’affilié (les sites de jeux sont particulièrement généreux).
Donc oui, je veux bien croire qu’ils gagnent pour certains 10000€ par mois, mais plus en revenus d’affiliation que par de la spéculation…

Le pharming, un business prometteur ?

Je suis tombé sur cet article datant d’il y a plus d’un an. Apparemment, personne depuis semble avoir pris la menace au sérieux. C’est pourtant là une excellente opportunité de doper ses revenus d’affiliation en ajoutant automatiquement un trackingID à chaque URL transitant par le routeur. Et comme ce type d’appareil n’est pas équipé d’antivirus, une fois hacké, c’est pour longtemps ! Pour ceux qui veulent aller plus loin, ils peuvent bien sûr en profiter pour rediriger l’internaute sur des sites illégitimes (pas bien, mais ultralucratif et durable car très difficilement détectable par les anti-phishing), ou sur des sites parodiques.

Quelqu’un souhaite-t-il se joindre à moi pour mettre au point un vrai proof of concept (gentil) qui fasse bouger nos amis les fabricants de routeurs (qui continuent aussi trop souvent de proposer le cryptage WEP par défaut) ?

Brève Sécurité, Clubic – 20 février 2007

Connaissez-vous le « pharming », cette technique qui consiste à rediriger le trafic d’un site Internet honnête vers un autre site, frauduleux celui-ci, dans le but de vous inciter à y entrer vos informations personnelles ? Les pirates adeptes de cette méthode qui n’est pas sans rappeler le phishing (voir le Dossier sécurité : Spam et Phishing), ou hameçonnage en français, pourraient bientôt mettre en place de nouveaux dispositifs, bien plus insidieux, pour parvenir à leurs fins.

L’éditeur en sécurité Symantec et l’Indiana University School of Informatics ont en effet récemment lancé un avertissement relatif à une nouvelle tactique baptisée « drive-by pharming ». Celle-ci consiste à amener l’internaute à télécharger un code malicieux JavaScript qui se chargera de modifier les paramètres de son routeur domestique afin de l’entraîner à son insu vers des sites frauduleux. En manipulant les paramètres DNS (Domain Name Server) du routeur, un pirate pourrait en effet tout à fait faire qu’une adresse valide conduise l’internaute vers un site frauduleux sans que ce dernier ait l’impression d’avoir été abusé.

L’administration des Routeurs domestiques passe aujourd’hui le plus souvent par une interface Web, généralement accessible au moyen d’une adresse Web générique ou d’une adresse IP permanente, telle que 192.168.0.1. Pour parvenir à manipuler les paramètres du routeur, il est donc nécessaire de parvenir à accéder à cette administration. Or, il se trouve que la plupart des routeurs sont acessibles par défaut à l’aide d’un couple identifiant / mot de passe générique (exemple : login & password), que les utilisateurs oublient souvent de modifier. Pour prendre le contrôle d’un routeur, il suffit donc de placer sur la machine de l’internaute un programme capable de passer en revue les adresses d’administration les plus courantes, puis de tenter l’identification à l’aide d’une batterie de couples login / mot de passe courants.

Très simple à mettre en place, ce type d’attaque pourrait potentiellement toucher des millions d’utilisateurs de routeurs autour du monde. « Les attaques de type drive-by pharming sont si simples à lancer qu’il est vital que les consommateurs protègent de façon adéquate leurs routeurs et points d’accès sans fil dès aujourd’hui », indique Oliver Friedrichs, directeur de la division Security Response chez Symantec. Bien que l’efficacité de ce procédé ne soit pour le moment démontrée que par la mise au point de proof of concept, le drive-by pharming pourrait se révéler si lucratif qu’il parait inimaginable que des pirates n’en viennent pas à l’exploiter.

Dès lors, nous ne saurions trop vous conseiller, comme le fait Symantec, de vérifier les paramètres de votre routeur, et de modifier l’identifiant et le mot de passe qui vous permettent d’accéder à son interface d’administration, afin que ceux-ci ne puissent être devinés trop simplement…