Back Button : que feriez-vous pour 10 millions de dollars ?

Voici un court métrage sympathique que m’a montré mon vénérable frère. Enjoy!

Guide des extensions indispensables pour Firefox

Benoit Mortgat publie ce jour un excellent guide pour ceux qui souhaitent équiper décemment leur navigateur web Firefox. J’avoue pour ma part être de plus en plus tenté de franchir le pas, au vu des lacunes d’Internet Explorer 7 en la matière. Jusqu’à présent, je n’utilisais Firefox que pour vérifier l’affichage convenable des pages de mes sites sur ce navigateur. Ardent défenseur de Microsoft, j’ai apprécié leurs progrès considérables d’IE6 à IE7, mais je remarque qu’ils souffrent d’un cruel manque de support de la part de la communauté, ce qui diminue le surplus global lors de l’utilisation de ce logiciel. Pour ne pas citer d’exemple, le débuggage de scripts ou de CSS est tout une aventure avec IE7, là où les extensions conseillées par Benoit dans son élégant guide en LaTeX vous donnent l’impression de vivre une nouvelle vie.

Je ne saurais que trop donc vous conseiller de vous en inspirer pour enrichir votre expérience utilisateur sur la toile.

De la vanité des biocarburants ?

L’Express – Lundi 24 mars 2008 Le recours accru aux matières premières alimentaires pour la production de biocarburants met en péril l’approvisionnement alimentaire de la population mondiale. C’est en tous cas ce que pense le patron de Nestlé, Peter Brabeck, qui a assuré dimanche: « Si l’on veut couvrir 20% du besoin croissant en produits pétroliers avec des biocarburants, comme cela est prévu, il n’y aura plus rien à manger ».

Le trader Mostapha Belkhayate remis au goût du jour

Il y a près d’un an, Mostapha Belkhayate prophétisait avec une étrange clairvoyance l’avenir des marchés financiers. Malgré les possibilités de chance dans ses prédictions (on ne compte plus les gourous qui ont perdu toute crédibilité le jour où ils se sont sévèrement trompés), cela reste toujours intéressant a posteriori. Voici la fameuse interview qui avait fait parler de lui, « à l’aube d’un tsunami financier ».

Capital.fr 06/04/2007 08:47

Trader marocain, Mostapha Belkhayate s’est fait un nom en remportant il y a sept ans le championnat du monde de la bourse organisé par l’association des Traders internationaux de Genève et s’est ensuite illustré en recommandant le pétrole et l’or juste avant leur envolée, classant dans la même volée Mansa Moussa Gold Fund, un fonds or de 250 millions de dollars dont il assure la gestion, en tête du peloton des fonds sur matières premières. Il revient sur les placements à privilégier pour 2007 et 2008.

A presque 1,34 dollar pour un euro, le billet vert se situe à un plancher de deux ans face à la monnaie unique. Comment devrait évoluer la devise américaine, à moyen terme ?

Mostapha Belkhayate : La devise américaine va faiblir contre toutes les devises. Je ne serai pas étonné de voir d’ici la fin 2007 l’euro grimper à 1,45 dollar. Et le yen s’envoler face au billet vert, asphyxiant ainsi tous ceux qui ont emprunté la devise japonaise. Aujourd’hui le marché boursier souffre d’un dysfonctionnement qui ne peut pas durer éternellement : le principe naturel des vases communicants a disparu. Dans un marché sain, quand les actions montent, les obligations baissent, quand les bons du trésor chutent, les matières premières montent, quand l’argent quitte un continent, on le retrouve sur un autre. Mais depuis dix ans on assiste à un phénomène étonnant : tous les secteurs progressent, partout dans le monde. Il y a donc anguille sous roche ! L’explication est simple : un excès de liquidité inédit gonfle tous les secteurs boursiers, y compris l’immobilier et l’art. Cette surliquidité prend sa source au Japon. Depuis des décennies, la banque centrale prête de l’argent gratuitement (c’est-à-dire avec un taux insensé de 0%) au reste du monde. Des milliers de milliards qui sont aussitôt convertis en dollars, en livres sterling,… et investis à tort et à travers dans tous les compartiments boursiers. Les fonds spéculatifs s’en sont donnés à cœur joie pour utiliser au maximum l’effet de levier avec cette manne d’argent bon marché. L’heure de régler les comptes est arrivée. Il va y avoir la cohue au guichet japonais : les montants en jeu sont tout simplement astronomiques ! Cet assèchement de la liquidité mondiale va entraîner une baisse généralisée des actions, des obligations, des devises, de l’immobilier ainsi que de tous les placements spéculatifs. Je suis surpris que les professionnels ne perçoivent pas ou ne veulent pas entendre le grondement annonciateur de ce tsunami financier. D’autant que la Chine ne va pas rester les bras croisés avec ses 1.000 milliards de dollars, dont la valeur risque de s’évaporer.

La faiblesse du dollar devrait peser sur le marché français… Quel objectif avez-vous sur le CAC 40 (PX1) ?

Mostapha Belkhayate : Pour le moment, les opérateurs français sont optimistes. Le CAC se dirige vers son plus haut et cela complétera la « seconde épaule » technique. Et là, danger ! La liquidité va commencer à s’assécher et l’euro montera malgré tous les efforts des autorités européennes. A partir du début de l’été, il serait prudent de prendre ses profits car l’indice parisien pourrait perdre jusqu’à 1.000 points, le ramenant avant la fin de l’année à 4.600 ! Regardez avec objectivité le graphique du CAC 40 (PX1) : il nous prépare un double sommet baissier, un véritable cas d’école de l’analyse technique…

Vous êtes négatif sur les actions, mais les obligations et l’immobilier sont déjà assez chers… Vers quels placements alternatifs pourrait-on se tourner ?

Mostapha Belkhayate : J’en parle déjà depuis cinq ans : le meilleur placement alternatif est l’or. Il va s’envoler pour dépasser ses plus hauts historiques (850 dollars l’once) avant la fin de l’année. Lorsqu’on arrivera au seuil psychologique de 1.000 dollars, on réalisera que le roi des métaux a définitivement retrouvé son statut d’antan. Aucune autre devise au monde ne peut présenter autant de qualités que le métal jaune pour assurer la stabilité monétaire d’un pays. Sa production est limitée, tout le contraire du billet vert qui est imprimé en quantité presque illimitée sans autre garantie que la crédibilité du système financier américain. Depuis 5.000 ans, la seule monnaie d’échange qui a survécu (et qui survivra encore), c’est l’or. Il a été fortement combattu par les autorités financières américaines pour mettre un maximum de dollars dans les réserves de change des banques centrales et diminuer le plus possible leur stock d’or. (Retrouvez l’analyse complète ici). Mais attention : pour allier sécurité et performance, il faut investir dans les lingots d’or physiques. Si vous achetez de l’or papier à la banque et que celle-ci fait faillite, votre investissement est en danger car il fait partie de leur « book » : conservez votre or en dehors des livres de la banque, dans un coffre-fort. Dans quelques années, vous serez heureux d’avoir suivi mon conseil.

Google étoffe son offre de web apps avec Google Sites

Google Sites : voilà une initiative bien intéressante. L’on vient à se poser des questions sur la place de CMS comme Joomla ou Magento face à des applications web aussi intégrées, complètes, dynamiques et surtout collaboratives… L’articulation entre ces deux types de produits reste à déterminer. Il y a peut-être de quoi créer une start-up à quelques millions de dollars (rachetée par Google ?).

Gmail évolue !

Nos amis russes ont trouvé la parade lorsqu’ils n’ont pas d’ordinateur sous la main. Par contre ils n’expliquent pas comment connecter leur écran à Internet. L’équipe locale de Google a décidé de réaliser une version grandeur nature de Gmail, à base de peinture, de morceaux de papier, et de beaucoup de patience.

Une flotte d’OVNI dans le ciel du Pérou

« Y eso nos hace preguntar si estamos solos en el universo. »

 

Les insolites des municipales

19/03/2008 Le Point.fr – Par Jamila Aridj

Couverture du Journal de Saône-et-Loire du 18 mars 2008.

Certains candidats rêveraient de refaire le second tour des élections municipales. En effet, quoi de plus frustrant pour un candidat que de voir échapper le renouvellement de son mandat à une voix près… ou de perdre l’élection parce que ses colistiers ne sont pas assez vieux…

À Givry, pour être élu… il faut être vieux

Les scrutins électoraux réservent parfois des surprises : dimanche soir, au second tour des municipales, Givry, petite bourgade de 3 600 habitants située en Saône-et-Loire, a vécu le dépouillement des bulletins de vote avec un certain suspense. Résultat : 968 voix pour chaque liste ! Impossible donc de départager le candidat socialiste Daniel Villeret et le divers droite Philippe Cherpion. Déboussolé, le président du bureau de vote sollicite la préfecture. Le code électoral est clair : lorsqu’il s’agit d’une commune de plus de 3 500 habitants, c’est la liste à la moyenne d’âge la plus élevée qui remporte le scrutin. À ce petit jeu, c’est le candidat de gauche qui enlève finalement ce bastion de droite, par 53 ans contre 48. Ironie du sort, le candidat divers droite avait volontairement choisi des colistiers jeunes, il en avait même fait un argument de campagne, reprochant aux politiques de ne pas laisser la place à la nouvelle génération.

(…)

À Chévreville, la ligne haute tension laisse la ville sans voix

Le scrutin des municipales a permis en revanche à un petit village de la Manche de faire entendre sa voix, sans voter. En effet, Chévreville est la seule ville de France à ne pas avoir désigné de conseil municipal à l’issue des deux tours des élections. Les 9 et 16 mars, les bureaux de vote étaient bel et bien ouverts, mais aucun candidat à élire, aucune liste en compétition, et pas un des 168 électeurs ne s’est déplacé. Tous ont décidé de boycotter le scrutin afin d’interpeller les pouvoirs publics sur le projet de construction d’une ligne à haute tension « traversant le village du nord au sud et d’est en ouest, dessinant un zigzag sur tout le territoire communal », précise au point.fr Hervé Gaté, porte-parole de l’association Touche pas à Chèvreville, qui réunit l’ensemble de la population. « Nous ne sommes pas opposés au transport d’électricité, mais nous refusons de voir cette ligne venir effleurer le bourg et s’implanter à 400 mètres de notre école maternelle », fulmine-t-il. Le maire sortant, Victor James, quittera donc ses fonctions à la fin de la semaine, laissant désormais au préfet la gestion de la commune.

Faillites bancaires – 2ème épisode : Carlyle se ramasse sur note2banks.com

Décidemment, je vais commencer une série de billets sur les faillites ou quasi faillites successives du secteur bancaire :

Le fonds Carlyle Capital Corporation (CCC) avait emprunté 32 fois ses fonds propres pour monter un portefeuille de créances immobilières titrisées américaines, qui, malgré une notation AAA, a chuté sur le marché. A Amsterdam, le titre CCC, qui avait été introduit le 4 juillet à 19 dollars, a fondu, hier, de plus de 87,5 %, clôturant à 35 cents. David Rubenstein, le cofondateur de Carlyle, estime avoir tout fait pour soutenir le fonds qui a perdu la mise de ses investisseurs, soit 670 millions de dollars. [….] Désormais, nous examinons tous les moyens pour aider les investisseurs dans CCC qui ont perdu leur mise. Pour la plupart, il s’agissait de grandes banques commerciales. » Les Echos

Il n’y aura pas de puts pour tout le monde !

La suite sur blackstone.com.

Bear Stearns, -93% en un week-end sur fond de dollar vacillant

Terrible sort pour Bear Stearns! Si le cours d’une banque qui ne présentait pas a priori de problèmes peut chuter de 93% en un week-end, on est en droit de remettre en question tout ce qui a précédé. A quoi bon avoir des traders aux profits records lorsque le marché est calme, si c’est pour voir tout s’effondrer aux moindres faiblesses du marché ?

Par ailleurs, il semble bien que la chute du dollar prenne une tournure dramatique ces derniers temps. Dommage que je n’aie pas encore ouvert de compte Forex, je parierais bien sur une chute jusqu’à 1,65$ pour 1€ avec un seuil d’invalidation à 1,52$.

(CercleFinance.com) – JPMorgan Chase & Co. a annoncé ce week-end avoir trouvé un accord en vue de faire l’acquisition de la banque Bear Stearns pour un prix de seulement deux dollars par action.

La transaction s’effectuera par échange d’actions. Aux termes de l’accord, JPMorgan Chase proposer 0,05473 action ordinaire contre une action Bear Stearns.

Sur la base des prix de clôture de vendredi, l’opération valorise chaque action Bear Stearns à approximativement deux dollars, contre un cours de Bourse de 30 dollars vendredi soir.

Au total, le montant de l’acquisition atteint 240 millions de dollars.

‘Cette transaction offrira une excellente valeur à long terme pour les actionnaires de JPMorgan Chase’, souligne Jamie Dimon, PDG de JPMorgan Chase

Le groupe bancaire new-yorkais – coté sur le Dow Jones – souligne que cette acquisition satisfait ses critères clés, invoquant notamment une prise de risque ‘raisonnable’.

JPMorgan Chase va garantir les obligations de Bear Stearns et de l’ensemble de ses filiales. La transaction devrait être close à la fin du second trimestre 2008.

La Réserve Fédérale, le Bureau fédéral en charge des affaires bancaires (OCC) ont d’ores et déjà donné leur feu vert à l’opération.

JPMorgan rappelle qu’en plus du financement que la Réserve Fédérale propose ordinairement par le biais de ses fenêtres d’escompte (‘discount window’), la Fed proposera un financement spécial. L’autorité monétaire a donné son accord pour financer jusqu’à hauteur de 30 milliards de dollars d’actifs de Bear Stearns.

‘La semaine dernière a été une période incroyablement difficile pour Bear Stearns’, indique de son côté Alan Schwartz, le PDG de Bear Stearns.

‘Cette transaction représente le meilleur résultat (…) par rapport aux circonstances actuelles’, ajoute-t-il.

L’action Bear Stearns avait perdu près de 50% de sa valeur lors de la seule séance de vendredi, à la suite de la conclusion d’un accord avec JPMorgan Chase visant à répondre à une demande de financement ‘urgente’.

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Les technologies sans-fil selon Darty

Souhaitant renouveler mon installation home cinéma, j’ai décidé de me tourner vers un magasin assez spécialisé, du moins avant d’acheter éventuellement sur Internet. Je me suis donc dit que Darty pourrait m’apporter une expertise dans ce domaine. En découvrant un système 5.1 avec enceintes arrières sans-fil, je demande avec une once d’espoir s’il n’y aurait pas besoin de fils électriques. Cela fait tellement de temps que je suis de près les technologies allant de ce sens que j’essaie d’y croire. Mais étant seulement écrit sur le descriptif « Transmission infrarouge », je me demande bien comment il serait donc soudain possible de faire transiter 250 Watts dans les airs dans un rayon de 10m. Tout fier, le vendeur m’indique alors que ce système est bien entièrement sans-fil, il vérifie sommairement l’enceinte et déclare « vous voyez, il n’y a pas de câblage électrique prévu, c’est vraiment du sans-fil ». Et d’ajouter « ce n’est pas vraiment de l’infrarouge, c’est une technologie proche de celle utilisée dans les claviers et souris sans-fil d’ordinateur ». 

La technologie est décidemment formidable. Je m’en vais de ce pas ôter les piles de ma souris Microsoft.

Le début de la fin pour les prestigieuses banques d’affaires américaine ?

On avait jusqu’ici peu parlé d’elles. Pourtant, elles brassent une quantité phénoménale des instruments financiers circulant sur la place. Lorsqu’on lit, de la bouche même de du patron du groupe Bear Sterns, Alan Schwartz, pour motiver son recours à la Fed, que face aux rumeurs de marché, « notre situation de trésorerie s’est nettement détériorée ces 24 dernières heures », on est en droit de s’interroger si ces colosses ne sont pas à la merci du premier vent défavorable venu. Eh quoi ? C’était donc si compliqué d’anticiper une telle situation ? 24h pour une cessation de paiement ! Mais c’est un danger public !

Ma première analyse serait de pointer du doigt les risques pris de manière inconséquentes, et aussi incroyable que cela puisse paraître, de facto soutenus par la FED ! Si dans mon entreprise je sais qu’en cas de petit souci de trésorerie je peux faire marcher la planche à billet, alors pourquoi donc réduirais-je mon exposition aux risques et prendrais-je la peine d’agir raisonnablement ? Je suis favorable à une intervention des banques centrales en cas de crash imminent, pour autant, ne pourrait-on pas assortir ces véritables sauvetages de sanctions pécuniaires fortes et d’obligations de restructuration ? En l’état actuel des choses, à la place de ces dirigeants de grosses institutions financières, je ne vois pas pourquoi je devrais m’inquiéter : 1. si les risques deviennent finalement réalité ce n’est pas moi personnellement qui trinque, je peux partir avec mes bonus des années de vaches grasses, et 2. si la solvabilité de la banque est en danger, je peux toujours compter sur mes amis de la FED qui ont trop peur que ma faillite déclenche une crise systémique. Ce n’est pas le capitalisme qui est fou, mais la politique monétaire. On ne peut pas cacher éternellement que le roi est nu.

23:51 | 14/03/2008 | Reuters

La Réserve fédérale des Etats-Unis, prenant une mesure d’urgence inédite semble-t-il depuis la Dépression des années 30, s’est portée vendredi au secours de la banque d’affaires Bear Stearns à cours de liquidités alors que s’intensifie la crise financière mondiale.

Lors d’une réunion convoquée à la hâte vendredi matin, le conseil des gouverneurs de la banque centrale américaine a décidé de fournir un financement d’urgence à 28 jours à Bear Stearns. L’établissement ne pouvant emprunter directement au guichet d’escompte de la Fed parce qu’il n’est pas une banque de dépôt, c’est la banque JP Morgan qui empruntera à la Fed pour son compte.

A la différence de Citigroup et d’autres banques, JP Morgan a réussi à limiter les dégâts causés par la crise du crédit. En outre, en tant qu’acteur important sur les marchés de la dette et des produits dérivés, JP Morgan aurait beaucoup à perdre si Bear Stearns ne pouvait honorer ses obligations.

Commentant sa décision, la Fed a déclaré dans un communiqué qu’elle était prête « à fournir des liquidités si nécessaire pour promouvoir le bon fonctionnement du système financier ».

Il s’agit de la troisième annonce surprise de la Fed au cours des huit derniers jours dans le but de consolider des marchés financiers fragilisés par la crise du crédit et l’assèchement des liquidités qui a résulté de l’effondrement des crédits immobiliers à risque dit subprimes.

Le montant définitif de l’effort consenti par la Fed n’est pas connu. Tout dépendra de la capacité de la banque d’affaires à pouvoir offrir des garanties pour ses emprunts, dit-on à la Fed où l’on précise que c’est Bear Stearns qui a appelé la Fed.

SITUATION DÉTÉRIORÉE, L’ACTION DÉGRINGOLE

La plus petite des grandes maisons de Wall Street est dernière est plus exposée que ses concurrentes au marché obligataire et a beaucoup de titres adossés à des prêts immobiliers.

Il y a deux jours, elle avait démenti les rumeurs de marché qui la disaient à cours de trésorerie. Le ton a changé vendredi, le patron du groupe Alan Schwartz expliquant, pour motiver son recours à la Fed, que face aux rumeurs de marché, « notre situation de trésorerie s’est nettement détériorée ces 24 dernières heures ».

« Nous avons pris cette décision importante pour restaurer la confiance du marché, renforcer notre trésorerie et nous permettre de poursuivre normalement nos activités », a-t-il dit.

Mercredi, il avait indiqué que la banque disposait de 17 milliards de cash, soit à peu près autant qu’à la fin février.

« Au rythme ou les choses allaient, nous avons pensé qu’il aurait pu se faire que les demandes de liquidités soient supérieures à nos ressources », a indiqué Schwartz.

Selon une source proche du dossier, sans l’intervention de la Fed, Bear Stearns n’aurait pas eu assez d’argent pour ouvrir boutique vendredi.

L’action Bear Stearns a fini en repli de près de 46% à 30,85 dollars à la Bourse de New York, entraînant dans son sillage les autres grandes banques et les sociétés financières.

JPMorgan a pour sa part précisé qu’elle ne pensait pas que son rôle d’intermédiaire n’exposerait pas ses actionnaires à un risque important. La banque a limité sa baisse à un peu plus de 4% vendredi à Wall Street.

LEHMAN BROTHERS SUR LA SELLETTE

La Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme boursier américain, a dit de son côté avoir été en étroit contact avec le Département américain du Trésor et la Réserve fédérale durant les discussions concernant le plan d’aide.

La réputation de Bear Stearns comme trader avisé avait déjà été mise à mal l’été dernier avec l’effondrement de deux fonds spéculatifs investis dans les crédits immobiliers.

« Cela suscite de sérieuses inquiétudes concernant d’autres banques. (Bear Stearns) n’est pas une petite banque, elle était le deuxième émetteur de crédits hypothécaires l’année dernière », estime Michael Klawitter, stratège devises chez Dresdner Kleinwort, à Francfort.

Certains craignent que Lehman Brothers ne prenne le même chemin. Son cours a dévissé de 14,6% vendredi.

Certains s’interrogent sur l’avenir même de Bear Stearns. « Avec cette réaction du marché, je dirais qu’en leur plantant une fourchette dessus, ils sont finis », estime ainsi James Ellman, gérant de fonds chez Seacliff Capital, un hedge fund établi à San Francisco.

« Le groupe doit clairement choisir entre des solutions désagréables: vendre une grande quantité de titres, vendre tout simplement le groupe ou céder des actifs pour tenir et espérer que tout ira pour le mieux », ajoute-t-il.

A la Fed, on précise que l’extension des lignes de crédits à des établissements qui ne sont pas des banques de dépôts remonte aux années 30, que la banque centrale avait autorisé dans les années 60 des prêts à de tels établissements mais que cette possibilité n’avait pas été utilisée à l’époque.

Version française Marc Angrand, Stanislas Dembinski et Danielle Rouquié

La Fed se porte au secours de la banque Bear Stearns

Composition du prix d’un billet de cinéma

Voilà un article très intéressant sur la répartition des recettes cinématographiques. Ainsi, on remarque que pour qu’un film soit rentable aux producteurs, ils doivent faire rentrer au moins deux fois leur budget.

(plus…)

Happy Pi day 2008!

Today is Pi day! For those who do not know why, just check the date…

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 In remembrance of last year (I wasn’t on the picture, I was helping the guy who took it on the roof).

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Stage6 ferme ses portes

J’avoue que je ne comprends pas pourquoi ils ferment un service qui semblait si bien marcher. Un article de Numerama essaie d’en expliquer les raisons, mais cela me laisse pantois. Flash a l’avantage de l’interopérabilité (99% des visiteurs du blog de cette Fondation ont Flash), mais la qualité laisse souvent à désirer. Alors je verrais bien Youtube & Dailymotion au rang de pionnier des video social networks v.1 et stage6 à la version HD, que tout le monde attend (et avec de très bons taux de compression).

S’il le faut, je suis prêt à racheter Stage6 ! Avis aux dirigeants de DivX corp. s’ils passent sur ce blog. Je pensais à 1€ (avec le taux de change ils sont gagnants en ce moment), mais suis prêt à offrir en prime un petit bonus. Quant au financement des 1 millions mensuels de frais de fonctionnement, je les trouverai ! Ou je ferai un appel à don sur ce blog.

Stage6.com has been shut down. Thank you for supporting the service.

We created Stage6 with the mission of empowering content creators and viewers to discover a new kind of video experience. Ultimately, the continued operation of Stage6 was a very expensive enterprise that required an enormous amount of attention and resources that we at DivX are not in a position to continue to provide. There are a lot of other details involved, but at the end of the day it’s really as simple as that.

The DivX experience will continue, of course. Every day new DivX Certified devices arrive on the market making it easy to move video beyond the PC. Products powered by DivX Connected, our new initiative that lets users stream video, photos, music and Internet services from the PC to the TV, are hitting retail outlets. We remain committed to empowering content creators to deliver high quality video to a wide audience, and we’ll continue to offer services that will make it easy to find videos online in the DivX format.

It’s been a wild ride, and none of it would have been possible without the support of our users. Thank you for making Stage6 everything that it was.

Ps : j’avoue, je ne connaissais pas stage6 avant aujourd’hui, mais 17 millions d’utilisateurs mensuels eux le connaissaient.

Bebo devient AOL

 Et hop, j’en connais qui vont être contents.

Numerama.com | AOL rachète Bebo La rédaction, le Jeudi 13 Mars 2008 à 17h56

Nous avons évoqué le mois dernier le rachat de Bebo, pour un milliard de dollars. Les indications disponibles alors ne nous permettaient pas de définir l’identité de l’acquéreur. Ce n’est qu’aujourd’hui qu’on connaît son visage. Il s’agit d’AOL, filiale de Time Warner. Le portail communautaire n’a pas été racheté pour un milliard de dollars mais pour un peu moins que cela : 850 millions. Il entre en parfaite cohérence avec la stratégie d’expansion d’AOL, et devrait donc être intrinsèquement lié avec son célèbre logiciel de messagerie AIM.

La question est maintenant de savoir si Bebo gardera son entité propre, ou si il ne finira pas complètement digéré dans les machineries d’AOL car c’est ce qui est plus ou moins arrivé à ICQ. Pendant qu’AOL, qui l’a racheté, se concentrait sur le développement d’AIM, ICQ s’est vu peu à peu distancer par MSN ou Skype. Reste que Bebo profite d’une forte popularité au Royaume-Uni, et Irlande et en Nouvelle Zélande, et AOL ne devrait pas avoir trop de mal à l’entretenir, quitte à ce que cela soit fait au service de son petit protégé AIM.

Ratiatum devient Numerama

Ratiatum, site sur les loisirs numériques et l’actualité informatique, et une référence dans le domaine du Peer-to-Peer, change de nom et devient Numerama.

Or ce changement n’est pas sans effet comme ils l’expliquent :

Malgré toutes les précautions prises (redirections 301 de toutes les URL, architecture du site préservée, sitemap, redirection des flux RSS,…), Google n’a pas encore « digéré » le changement de nom de domaine, et pour le moment Numerama/Ratiatum s’effondre dans le bas des pages de résultats de recherche. Pour le moment Numerama/Ratiatum perd plus de 30 % de visites uniquement par l’effet de la baisse de référencement sur Google (c’est dire la place stratégique essentielle qu’occupe le moteur de recherche sur Internet…).

Aussi ont-ils besoin que de différents sites nous pointions sur leur page d’accueil, afin que Google les identifie comme site de confiance. C’est donc l’objet de ce billet, et c’est peut-être aussi l’occasion pour vous de découvrir ce site très bien fait, très fourni et très à la pointe de l’actualité informatique.

Je déplore juste une certaine perte d’identité, nul doute qu’en cas de crise ils passeront d’autant plus facilement à la trappe ou seront rachetés (par Boursorama ?-). Le design n’est pas très agréable non plus. Mais bon, business is business, je leur souhaite le meilleur succès et espère juste qu’ils maintiendront une ligne éditoriale forte.

Réseaux sociaux : déjà la reconversion ?

Je me demande si en 1999 on disait la même chose :-). Je crois que oui en fait, et les conséquences furent l’éclatement bien mérité d’une bulle. L’histoire se répétera-t-elle ? Il est clair qu’il n’y aura pas de la place pour tout le monde. Quant au business modèle centré sur la publicité, n’oublions pas que s’il est excellent en terme de facilité de mise en oeuvre, il dépend fortement de la conjoncture économique (cf. le CA de google sur les publicités affichées sur le moteur de recherche, qui a baissé récemment) car au final ce sont bien les annonceurs (donc les entreprises en général) qui payent la facture. Rappelons-nous jusqu’où la virtual economy était allée à un moment : un site A achetait de la pub sur le site B pointant vers A, qui lui-même en achetait sur le site A pointant vers B. Ajoutez un site C dans la chaîne, et vous construisez une jolie bulle spéculative avec des tours d’enchères, qui donnent des CA rondelets pour A, B, et C, mais sont totalement déconnectés de la valeur réellement produite.

Par David CastaneiraLe 26/02/2008 (22:10)

Le doute s’installe pour les réseaux sociaux. Phares de la toute proche année 2007 en matière d’innovation fonctionnelle et d’audience, les principaux réseaux mondiaux ouverts voient celle-ci s’effriter en ce début 2008. Brusque coup d’arrêt en Grande-Bretagne avec un recul respectif de 5, 5 et 2 % pour Facebook, MySpace et Bebo entre décembre et janvier 2008 selon l’institut Nielsen Online. Un même tassement – quoique moindre en valeur – est observé aux Etats-Unis sur janvier avec des reculs d’audience de 2 % pour FaceBook et Myspace, selon ComScore. Le constat est identique en France, avec des valeurs moins significatives.

Simple coup d’arrêt, maturité des utilisateurs, rationalisation des usages ou désaffection réelle ? Il semble trop tôt pour enterrer le phénomène mais la période est propice à un certain nombre de remarques.

Un modèle économique non avéré

Tout d’abord concernant la sur-valorisation économique des services. Au moment les plus fous, certains économistes évoquaient une valorisation à plus de 50 milliards de dollars pour Facebook. Quasiment deux fois le montant d’un Yahoo, symbole de la première génération des services Internet, à l’activité établie et aux marges prouvées quoique encore fragiles. Tout cela pour un potentiel d’audience très vite important, mais dont on peine à envisager la monétisation. Confronté à des publicitaires demandant toujours plus aux outils de diffusion de réclame – passant de la visibilité à la visibilité ciblée et désormais au ciblage comportemental (traquez comment vivent les internautes, je leur dirai quoi acheter) -, Facebook a tenté de vendre les profils de ses utilisateurs. Ce qui a suscité un tollé à l’automne de la part des utilisateurs. Du coup le réseau a dû reculer… et se chercher un nouveau modèle économique.

Jusqu’à présent, le succès publicitaire des réseaux sociaux est loin d’être garanti, comme le démontre la déception de Google avec MySpace. Fort d’un accord d’exclusivité triennal conclu avec le service – propriété de News Corp, le groupe du tycoon Rupert Murdoch – contre une garantie de revenus de 900 millions de dollars, la régie publicitaire monstre pensait avoir touché de l’or. Une déception in fine, apprend-on de la bouche même de Serge Brin, l’un des créateurs du moteur, pour qui le résultat n’est pas à la hauteur des espérances, sans que l’on ait toutefois la moindre précision chiffrée. Google y croit toujours. Il a investi dans un gros réseau sud-américain ; son nom est régulièrement cité pour l’acquisition de Bebo, fortement implanté dans le monde anglo-saxon. Mais les montants alloués semblent plus raisonnables et surtout les formats publicitaires demandent à être retravaillés.

Des usages de moins en moins convaincants

Plus grave encore, les usages s’essoufflent également à grande vitesse. Une analyse (im)pertinente nous est donnée par Cory Doctorow, chroniqueur d’InformationWeek, pour qui les réseaux sociaux portent en germe leur autodestruction. En clair, plus le réseau s’élargit, plus de nouveaux « amis » vous sollicitent… et plus le risque grandit de voir apparaître des gens que vous auriez habituellement fui. Le réseau – reposant sur le « faire venir » – plutôt que de simplifier la vie a également tendance à alourdir les communications. Un module d’alerte sur votre PC vous prévient que vous avez un nouvel e-mail… vous prévenant qu’un information vous attend sur Facebook. Reste à espérer que cette dernière valait la peine, ce qui n’est pas nécessairement le cas dans « des réseaux d’amis » souvent extrêmement élargis du fait de la nature virale des outils proposés.

Le problème de la sécurité

Au niveau professionnel ou dans le cadre d’échanges communautaires « sérieux » la sécurité demeure également un frein important. Longuement interrogés par notre confrère Infoworld, nombre d’experts s’accordent sur le trou béant en terme de distribution de malwares, de spams et autres adwares. Mais, selon eux, le pire reste à venir à travers les stratégies de long terme mises en place par ceux qui nous veulent du mal. Une approche quelque peu paranoïaque (RSSI est un métier difficile…) mais à la réflexion raisonnable quand on sait les sommes d’argent et l’énergie dépensées dans l’espionnage industriel ou les tentatives d’infiltration des organisations. Sans compter les usurpations d’identité. L’une d’entre elles vient de valoir plusieurs années de prison à un ressortissant marocain s’étant octroyé abusivement celle d’un membre de la famille royale. Les 23 et 24 janvier, une génération spontanée de Jérôme Kerviel plus ou moins réussis a vu le jour sur Facebook participant à l’émergence du statut de star du web pour le trader-fraudeur de la Société Générale.

Hypothèses sur l’avenir

Reste que les fonctionnalités qui ont vu le jour, les promesses d’interopérabilité avec les outils de communication existant autour d’Open Social (norme open source d’architecture de réseaux sociaux notamment poussée par Google) et les facilités d’usages qui ont conduit aux fulgurants succès d’audience que l’on sait, demeurent. Et si la publicité n’est – semble-t-il – pas l’avenir des réseaux, certains pensent déjà à la prochaine étape. Ainsi de service Internet grand public, les éditeurs pourraient bien devenir de gros fournisseurs… des entreprises. S’il lui faut au préalable répondre aux critiques concernant la sécurité, FaceBook y travaille déjà promettant pour dans quelques mois une version pro de son service. De petits éditeurs commercialisent déjà des solutions en marque blanche pour les sites de presse par exemple. Par ailleurs des réseaux de niche voient le jour. Plus privés, orientés autour d’un centre d’intérêt ou d’une communauté d’usage, ils sont moins pollués et pourraient devenir payants où le sont déjà. Au niveau applicatif, les fonctionnalités et les approches ergonomiques rencontrées sur les réseaux sociaux risquent fort de venir essaimer dans les outils collaboratifs ou dans les Intranet des entreprises. Là encore la sécurité sera clé.

Reste donc a savoir si le tassement de l’audience et la déception publicitaire se confirmeront dans les mois à venir. Et si la fulgurance du succès et de l’arrivée des premiers doutes – qui aura finalement empêché la création d’une bulle comme Internet en a déjà connu – auront raison du phénomène. Ou si les promesses fonctionnelles trouveront un débouché sous une forme à la fois plus pertinente et économiquement viable.

1.875 euros mensuels de dépense publique par SDF

Malgré des chiffres approximatifs, voilà une belle illustration d’un problème posé par les associations d’aide aux pauvres en France. En effet, la multiplication de celles dépendant en grande partie de financements publics a plusieurs conséquences :

  • La dispersion de l’effort financier collectif.
  • La création d’une pléthore administrative pour gérer et utiliser ces fonds.
  • L’impression pour chaque association d’être délaissée.
  • Le risque de soutenir l’établissement d’institutions qui auront intérêt à ce que la situation perdure (sur ce point, je note tout de même l’action louable des Restos du Coeur qui ont décidé de ne pas fêter leur anniversaire, au motif que leur association avait vocation à disparaître), ou qui ne voudront pas s’arrêter même si cela est économiquement et socialement plus rentable (par exemple si l’on souhaitait rationnaliser les processus et donc supprimer un certain nombre  de doublons ou d’agents peu efficaces).

Au final, on finit, comme dans cet article des Echos, par payer plus cher cette forme a priori bonne d’assistance publique, que de donner l’argent directement, sans conditions, à ces personnes. Notons qu’il en va de même pour de nombreux autres mécanismes sociaux (bourses, AES…) pour lesquels les coûts administratifs et de tenue de « commissions » ou autres « comités » représente probablement plus que le montant des aides attribuées. On pensera enfin sur ce sujet à Jacques Attali, qui s’en est fait une spécialité avec le micro-crédit (« 3% du budget arrive dans la poche des demandeurs »).

La solution, radicale mais je pense efficace, serait de faire le ménage (= supprimer tous les intermédiaires dans la chaîne de valeur), puis soit de confier cette mission d’intérêt public à un nombre restreint d’acteurs privés, avec un audit sur les besoins réels (ce n’est quand même pas si compliqué de calculer le coût d’une chambre et de la nourriture ! Ce n’est rien d’autre que ce que font les hôtels et restaurants), soit de supprimer tous les intermédiaires et de verser un budget strictement réduit aux besoins de survie (pas besoin de 1875€, selon les villes, de 400€ à 800€ par mois devrait suffire), directement aux intéressés. Après s’ils veulent une qualité de vie supérieure, charge à eux de faire le nécessaire.

Les Echos, 10/03/2008 – JULIEN DAMON

Le gouvernement vient d’annoncer 250 millions d’euros supplémentaires pour la prise en charge des SDF. Et les associations, gestionnaires de ces services de prise en charge, de rétorquer qu’il s’agit d’un plan manifestement insuffisant, voire d’une provocation. La somme est pourtant absolument considérable. Tentons d’y voir clair.

Depuis une vingtaine d’années, en réponse au problème très visible des sans-abri, des dispositifs aujourd’hui qualifiés d’urgence sociale ont été créés. Ces services et équipements varient selon les villes et les départements. Ils proposent des centres d’accueil d’urgence, des centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), des accueils de jour, des Samu sociaux, une ligne téléphonique gratuite d’urgence pour les sans-abri, le « 115 ».

La Cour des comptes recensait, pour fin 2005, 13.000 places d’hébergement d’urgence, 9.000 places à l’hôtel et 31.000 places en CHRS. Pendant la période hivernale, une dizaine de milliers de places supplémentaires d’accueil peuvent être ouvertes. S’ajoutent quelques milliers de logements adaptés, par exemple dans des « résidences sociales » ou des « maisons relais ». On doit également compter 36.000 places dans des centres et des hôtels pour demandeurs d’asile. Au total, ce sont, pour les sans-domicile, une centaine de milliers de places, avec des modes de gestion et de financement différents et effroyablement compliqués.

La prise en charge des SDF forme maintenant un système alambiqué, mêlant travail social salarié et bénévolat, grandes institutions publiques et petites associations privées, aide sociale obligatoire et action sociale facultative, interventions de l’Etat et des collectivités territoriales. Ce sont quasi intégralement les fonds publics qui font vivre les opérateurs, principalement associatifs.

Chaque hiver voit naître son lot d’initiatives médiatiques – les dernières en date étant celles des Enfants de Don Quichotte sur le canal Saint-Martin ou en face de Notre-Dame à Paris – et de polémiques concernant l’adaptation des accueils, le financement des services, la coopération des associations, les responsabilités des uns et des autres.

Les crédits affectés à l’urgence sociale et à la réinsertion sociale sont en constante augmentation. Il s’agit probablement d’une des dépenses publiques qui a le plus abondamment crû depuis le milieu des années 1980. A ce moment, ils ne représentaient rien. En 2002, ils pesaient, à la seule charge de l’Etat, 500 millions d’euros ; plus d’un milliard en 2006. Il faut y ajouter les dépenses des collectivités locales, difficilement évaluables, mais représentant certainement un minimum de plusieurs dizaines de millions d’euros. Il faut encore y ajouter le montant des prestations sociales, dont bénéficient les personnes « sans résidence stable ». Toutes prestations légales confondues (avec le RMI et les allocations familiales par exemple), c’est une dépense d’environ 400 millions d’euros. On peut considérer que les pouvoirs publics dépensent au moins 1,5 milliard d’euros, et probablement plutôt 2 milliards, spécifiquement pour les SDF. Ceci étant une estimation fragile, mais sensée.

Qui sont donc les SDF et combien sont-ils ? La fondation Abbé Pierre, corroborée par l’Insee, dénombre 3 millions de mal-logés, et, parmi eux, 100.000 personnes sans domicile fixe. La plupart d’entre elles se trouvent dans des centres d’hébergement. 10 % seulement sont dans la rue. Si on accepte cet ordre de grandeur de 100.000 SDF, on aboutit à une dépense par individu extrêmement élevée. Le nouveau quart de milliard d’euros porte la dépense mensuelle par SDF à 1.875 euros par mois. La France est certainement le pays au monde qui dépense, directement et indirectement, le plus en direction des SDF.

L’intervention sociale, en conditions extrêmes, est naturellement coûteuse. Il est toutefois loin d’être assuré que la dépense soit aujourd’hui des plus efficientes… En témoigne la récurrence annuelle des controverses et des revendications. Ce n’est cependant pas en ajoutant des moyens sur les mêmes objectifs ni en critiquant l’insuffisance de ces moyens que le dossier avancera. Pourquoi donc ne pas se fixer véritablement, comme d’autres pays l’ont fait, l’objectif « zéro SDF » ? A l’aune de cette visée, tous les instruments et moyens, particulièrement élevés, affectés à ce pan fondamental de la lutte contre l’exclusion, pourraient être revus, utilement.

JULIEN DAMON est professeur associé à Sciences po.

John McCain, digne successeur de George W. Bush ?

D’ordinaire, je ne verse pas dans ces affabulations au sujet du vénérable Président des Etats-Unis d’Amérique, qui à mon avis n’est pas si idiot pour en être arrivé là, mais je ne peux m’empêcher d’esquisser un sourire à voir son probable (et espéré) successeur essayer d’imiter Ségolène Royal en politique étrangère.

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